Héroïne populaire de BD, Bécassine passe à l’écran
COMÉDIE La Bretonne à l’âme d’enfant est au coeur d’un film gentillet... qui fait râler les indépendantistes.
Ils ne sont pas contents les Bretons! Enfin, certains Bretons, indépendantistes, qui depuis qu’ils ont entendu parler de la sortie du film «Bécassine!», appellent au boycott. Ils dénoncent une insulte à la mémoire du peuple breton et aux femmes migrantes. Réponse du réalisateur Bruno Podalydès, que nous avons rencontré la semaine dernière à Lausanne: «Ils n’ont pas vu le film, ce qui disqualifie leur avis. Je n’ai rien contre la Bretagne, je ne m’en moque pas et je ne me moque pas de Bécassine puisqu’elle n’est pas idiote du tout dans mon film.»
Effectivement, aucune référence spécifique ni raillerie. Les premières minutes sont consacrées à l’enfance de Bécassine, dans une campagne qui pourrait se situer n’importe où en France. Jeune adulte (ou grande enfant), elle part à pied pour Paris, à 400 bornes, pour y trouver du travail. Elle croise alors la marquise de GrandAir (Karine Viard) et son ami Monsieur ProeyMinans (Denis Podalydès), qui l’engagent comme nourrice pour s’occuper de la petite Loulotte.
Naïve, un peu godiche et toujours premier degré, Bécas sine va surtout montrer qu’elle déborde d’idées astucieuses. Las, Bruno Podalydès a beau enjoliver son récit trop plat avec l’arrivée d’un marionnettiste arnaqueur, une fausse fête puis la ruine inévitable de la marquise, le scénario ne décolle jamais, la magie n’opère pas.