Si tu ne fumes pas, tu ne peux pas te faire maquiller
MONTREUX (VD) Un stand de la marque Lucky Strike refuse de grimer les nonfumeurs. La promotion du cigarettier est contestée.
«On n’aura pas de paillettes, mais au moins on n’aura pas le cancer.» Une festivalière est repartie bredouille de sa visite au stand Lucky Strike, samedi au Festival de jazz. Elle et ses amies ont fait face au refus du personnel: «Vous êtes non-fumeuses? Alors, désolé, mais on ne peut pas, sinon on nous reprochera d’inciter à fumer.»
Car les festivaliers qui se font maquiller reçoivent des produits gratuits. «Cette activité doit être réservée aux fumeurs adultes dont l’âge aura été vérifié au préalable, comme l’impose la loi», justifie Florian Rochat, chef des affaires extérieures de British American Tobacco (BAT). Une position que la festivalière juge hypocrite: «Ils ne veulent pas être accusés de faire de la promo alors qu’ils utilisent des trucs «cool» pour attirer les jeunes.»
«Cela fait partie de leur stratégie marketing. Ils veulent que le non-fumeur se sente exclu, et que la cigarette devienne la clé d’entrée d’un mécanisme festif», abonde Pascal Diethelm, président de l’asso-
ciation Oxyromandie. La loi vaudoise, plus restrictive que dans d’autres cantons, interdit la pub pour le tabac sur le domaine public. Mais pour BAT, ces stands sont assimilés à des points de vente, «à la manière d’un kiosque. La présence de Lucky Strike est déployée en conformité avec la loi», assure Florian Rochat. «Ils ne sont là que pour des raisons promotionnelles. Ils sont en infraction à la loi», juge au contraire Pascal Diethelm.