Le patient remporte une manche contre la clinique
LAUSANNE Victime d’une perfusion ratée, un homme avait vu sa plainte rejetée, car trop tardive. Les juges cantonaux ont contraint la justice à enquêter.
Ce patient se souviendra longtemps de son séjour dans une clinique de Lausanne, en avril 2017. Les infirmières étaient venues les unes après les autres tenter de lui poser une perfusion dans le bras. Rien à faire, l’aiguille ne voulait pas entrer. Sollicité, un anesthésiste avait aussi dû s’y prendre à plusieurs reprises avant d’y parvenir. Mais le bras de Daniel* s’était ensuite raidi et était devenu froid. Son appel à l’aide avait provoqué la stupeur: la perfusion avait en fait manqué la veine. Le liquide contenant du fer se répandait dans le corps. Des taches brunes étaient alors apparues sur le bras. Elles y sont toujours.
Daniel a porté plainte pour lésions corporelles graves en décembre, près de huit mois après les faits. Le Ministère public a refusé d’entrer en matière sur cette démarche tardive. Daniel a recouru contre cette décision. Les juges cantonaux ont retenu l’absence de lésions corporelles graves, au profit d’éventuelles lésions corporelles simples. Mais ils ont surtout estimé que le nombre d’infirmières impliquées rendait leur identification difficile et que celle-ci n’était pas du ressort du plaignant. Le délai de trois mois pour déposer une plainte n’a donc pas commencé à courir.
Une enquête contre inconnu doit être ouverte et ce sera à elle de désigner le ou les auteurs de la faute éventuelle. Daniel a donc remporté une première victoire contre la clinique.