Une nouvelle compagnie low cost? Le pari est risqué
AVIATION Swiss Skies veut lancer des long-courriers depuis Bâle en 2019. L’idée laisse les spécialistes plutôt dubitatifs.
Révélée lundi par le «Financial Times», la création d’une compagnie suisse à bas coût qui opérerait des long-courriers vers l’Amérique du Nord à partir de l’EuroAirport de Bâle a été détaillée hier par ses promoteurs. Ils réunissent aujourd’hui des investisseurs pour trouver les 100 millions de francs nécessaires au lancement de leur projet, l’an prochain (lire encadré).
Mais après la faillite de SkyWork et alors que Ryanair est empêtré dans les grèves, l’idée peine à convaincre les professionnels de l’aviation. Dans l’«Aargauer Zeitung», André Dosé, ancien patron de Swiss, voit dans le long-courrier la négation des avantages du low cost, soit opérer plus de vols quotidiens que les grandes compagnies. Il doute aussi que les 190 places de l’avion choisi, l’Airbus A321 neo LR, soient rentables. En revanche, il voit des opportunités dans le fait de relier Bâle et des régions américaines où fleurit l’industrie pharmaceutique. Le potentiel offert par les employés internationaux de la pharma bâloise est aussi souligné par Stefan Eiselin, d’Aerotelegraph, dans le «Tages-Anzeiger». Il juge toutefois la création de la nouvelle compagnie à haut risque en raison de la concurrence féroce dans la branche. Une analyse partagée par plusieurs observateurs, qui se demandent encore comment Swiss Skies va réussir à acquérir les Airbus qu’elle convoite en si peu de temps, vu les listes d’attente.