Dérapage d’un basketteur suspendu à vie puis gracié
GENÈVE Jan Sainte-Rose avait frappé un arbitre en 2011. Il a refait parler de lui la semaine passée. Le milieu sportif s’offusque.
En foot, l’incident serait passé inaperçu. En basket, ce joueur exclu d’un match mercredi dernier, qui shoote dans une chaise, refuse de quitter le parquet et toise les arbitres du haut de son double mètre, a été très remarqué. D’autant plus que le pivot de Saint-Jean (2e ligue) qui affrontait Boncourt (LNA) en Coupe est connu: en 2011, après avoir frappé un arbitre, Jan Sainte-Rose avait été suspendu à vie – un cas unique dans le basket suisse.
Il refoule les parquets, car la Fédération suisse (FSBA) l’a gracié en 2017, contre l’avis des arbitres. «Quelqu’un qui a tapé un arbitre ne peut pas rejouer», juge leur patron, Sébastien Clivaz. Président de la FSBA, Giancarlo Sergi justifie: «Il nous a écrit en 2017, soutenu par son club. Il avait changé. Il était suspendu mais ce n’était pas non plus un hooligan qui avait tué quelqu’un. L’exclusion à vie, la seule jamais prononcée, nous a sem- blé un peu forte. La condition était qu’il se tienne à carreau. Ce qui s’est passé est très regrettable» et sera étudié de
près par la fédération (lire l’encadré ci-dessus). A Genève, le président de l’association (ACGBA) Carmelo Laganà, qui avait préavisé favorablement la grâce, prône l’exemplarité. «J’avais stipulé à l’époque que le comité de l’ACGBA souhaitait qu’on n’entende plus parler du joueur pour un comportement antisportif. Il faut tirer les conséquences. J’attends une sanction à la hauteur des antécédents.»