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SUMO Une poignée de pratiquants font vivre la discipline dans le pays. Leur adversaire principal: la rude crise économique.
Dans un stade entouré de montagnes, ils s’agrippent par le mawashi, la ceinture des sumotoris, en poussant des cris. «Je suis toujours en dessous du poids de ma catégorie, de 20 ou 15 kg. C’est difficile de suivre un régime adapté» dans ce pays en proie à une grave pénurie alimentaire et à une hyperinflation, confie Walter Rivas, champion sud-américain 2016. Avecses174cm et ses 90 kg, ce jeune homme est loin de ressembler aux colosses japonais, qui dépassent facilement les 200kg. «On se bat contre les tabous et les prix élevés», déplore Duglexer Gonzalez, l’un des pionniers de cette discipline traditionnelle nippone au Venezuela, où baseball et football règnent en maîtres.
L’équipe nationale de sumo est soutenue par un organisme d’Etat qui prend en charge les besoins nutritionnels des sportifs lors des phases de préparation aux grandes compétitions. Mais quand il n’y en a pas, ils doivent se débrouiller seuls. «Lorsqu’il y a une compétition, on consomme davantage de calories et de protéines, pour se rapprocher du poids (ndlr: de sa catégorie). Mais avec la situation actuelle, on mange ce qu’il y a», explique Walter Rivas, qui gagne sa vie en tant que professeur de gym.
L’alimentation n’est pas le seul problème. Le Venezuela a dû se retirer du championnat sud-américain de sumo 2018, en septembre au Brésil, faute de moyens. Le cas n’est pas isolé. Depuis 2017, les boxeurs, les équipes de volley, de softball ou d’escrime, notamment, ont été éliminés par forfait de compétitions internationales: les sportifs n’avaient pas reçu leurs billets d’avion.