GAM licencie pour réduire l’hémorragie
ZURICH Dans la tourmente depuis juillet dernier, le gestionnaire d’actifs a annoncé une perte de 925 millions de francs.
Huit ans de gains effacés en quelques mois. C’est ce qu’a annoncé jeudi le gros gestionnaire d’actifs GAM, dans la tourmente depuis juillet et la suspension d’un de ses gérants stars, Tim Haywood, soupçonné d’irrégularités. Le groupe zurichois prévoit un déficit de 925 millions de francs cette année – contre un bénéfice de 123,2 millions en 2017. Il s’attend à une perte encore plus grande en 2019, avant une embellie en 2020. Son action a chuté jeudi de plus de 30% avant de se stabiliser sur une perte d’environ 2o%.
Pour renouer avec la croissance, le groupe va réduire ses effectifs de 10%, a annoncé son directeur général intérimaire, David Jacob. La mesure est d’autant plus cohérente que GAM a vu ses actifs sous gestions diminuer dramatiquement depuis l’été. Entre les fonds de placements liquidés et les fonds retirés après l’affaire Haywood, ils ont dégringolé, passant de 163,8 milliards de francs à fin juin à 139,1 milliards à fin novembre.
Bien qu’aucun chiffre n’ait été articulé, la réduction du personnel devrait concerner une nonantaine d’emplois (l’entreprise compte 900 collaborateurs stationnés dans quatorze pays, selon son site internet). GAM a aussi décidé de réduire sa direction de neuf à sept membres. «Aujourd’hui, il s’agit d’affronter notre réalité financière et de bâtir un avenir», a expliqué David Jacob, cité par l’agence Bloomberg. Sa priorité est de restaurer la confiance des clients.