Espionnés en douce par des sonnettes connectées
POLÉMIQUE Des salariés de la firme Ring auraient pu accéder aux flux vidéo des caméras de certains clients à leur insu.
La société américaine Ring, qui vient de présenter de nouveaux produits connectés au salon CES, se serait bien passée des révélations de The Intercept. Selon le site, depuis 2016, des employés de la firme active dans les sonnettes connectées auraient épié les flux vidéo des caméras de clients à leur insu.
Dans le but d’améliorer le processus d’apprentissage automatique de son système de reconnaissance d’images, Ring aurait fourni à son équipe de recherche basée en Ukraine un accès privilégié à un dossier hébergé en ligne. Il stockait de manière non cryptée toutes les vidéos enregistrées par les caméras Ring du monde entier. Les employés devaient nourrir l’algorithme en taguant sur les images les véhicules et les personnes. Ces fichiers pouvaient être associés à une base de données de clients. Il suffisait d’une simple adresse e-mail, selon The Intercept. Des ingénieurs se seraient même espionnés mutuellement, se taquinant sur les personnes qu’ils ramenaient chez eux lors de rendez-vous galants.
Un porte-parole de Ring a confirmé le travail d’annotation, mais précise que les vidéos proviennent exclusivement de celles partagées entre plusieurs utilisateurs via la fonction Neighbors et d’«une petite fraction» de clients ayant donné leur accord explicite. Depuis son rachat en mai dernier par Amazon, de nouvelles normes ont été mises en place, assure la firme.