«J’ai cru que l’on vivait le jour du Jugement dernier»
BANGLADESH Un énorme incendie en pleine nuit a ravagé un quartier de Dacca, faisant au moins 70 morts et 55 blessés.
Des explosions, des boules de feu tombant du ciel, des torches humaines: les rescapés qui ont échappé mercredi soir au violent incendie qui a ravagé un quartier de Chawkbazar, l’une des parties les plus anciennes et les plus densément peuplées de la capitale, ont décrit des scènes d’enfer. D’après les pompiers, l’explosion d’une bonbonne de gaz dans un immeuble serait à l’origine du feu. En un clin d’oeil, il s’est étendu ensuite aux bâtiments adjacents, au contact de stocks de substances chimiques. Ces dernières, destinées à la fabrication de produits domestiques comme des déodorants, étaient illégalement entrepo sées au milieu d’appartements habités. Jeudi, un dernier bilan faisait état de 70 morts et d’au moins 55 blessés.
«Les explosions étaient si fortes que c’était comme une guerre. Les barils chimiques explosaient dans les étages supérieurs et des boules de feu tombaient dans les rues», a raconté un habitant du voisinage, grièvement blessé. La soudaineté des flammes a fauché nombre de victimes presque instantanément: «J’ai vu le corps carbonisé d’une femme qui tenait sa fille dans ses bras lorsque leur rickshaw a pris feu», a décrit un témoin, alors qu’un autre a confié avoir «cru que l’on vivait le jour du Jugement dernier».
En 2010, à la suite d’un drame du même type, les autorités avaient assuré qu’elles mettraient tout en oeuvre pour lutter contre le stockage de produits chimiques dans les zones résidentielles. Apparemment sans succès.