La France va durcir le ton face aux géants du web
MODÉRATION Les propos racistes et antisémites laissés en ligne coûteront aux plateformes internet qui les hébergent.
Dans un projet de loi, le Gouvernement français veut obliger les géants du Net à mettre en place un dispositif de modération capable de déceler les contenus haineux avant même leur publication, «avec des moyens humains derrière». Des amendes sanctionneront les firmes qui n’ont pas supprimé ces contenus. «Chaque minute où ce contenu reste en ligne, il augmente le préjudice subi par les victimes et par la société», a commenté sur Franceinfo le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi, estimant que «vingt-quatre heures, c’est bien trop long». Dans une étude menée fin 2017, l’Union européenne avait constaté que 81% des plaintes étaient traitées dans ce délai. Avec 89,3%, Facebook s’était avéré plus efficace que Twitter (80,2%) et surtout que YouTube (62,7%).
En matière de contrôle des contenus, l’Allemagne ap- plique déjà une législation sévère. Les plateformes internet peuvent écoper jusqu’à 57 millions de francs d’amende et leurs dirigeants jusqu’à 5,7 millions à titre individuel
s’ils n’obtempèrent pas dans ce délai de vingt-quatre heures en cas de demande de retrait. La loi vise les propos racistes, mais aussi les infox (fake news), la propagande «terroriste» et la pornographie des enfants.