20 Minutes - Genève

«On se sent comme des citoyens de seconde zone»

GENÈVE De nombreux enfants de frontalier­s ne pourront plus être scolarisés dans le canton à la rentrée scolaire à cause d’un nouveau règlement.

- –MARIA PINEIRO/LFE

Léa*, Suissesse domiciliée en France voisine, s’y attendait, mais la décision lui a tout de même fait l’effet d’un coup de massue. Genève a refusé l’inscriptio­n de ses enfants à l’école pour la rentrée 2019 en vertu d’un nouveau règlement (lire encadré).

«Nous avons l’impression d’être des citoyens de seconde zone. Le manque de logements nous a poussés en France et maintenant les portes se referment une à une, s’indignet-elle. L’avenir de mes enfants est à Genève. Or, avec un diplôme français, cela sera plus difficile pour eux.»

Elle n’est pas la seule dans ce cas: le Départemen­t de

l’instructio­n publique confirme 184 refus sur 257 demandes, sans plus de commentair­es pour l’heure. L’avo- cat genevois Romain Jordan défend une dizaine de familles qui ont décidé de recourir. «Elles constatent avec regret que le gouverneme­nt continue d’appliquer un règlement controvers­é. Il appartient maintenant à la Chambre administra­tive de la Cour de justice de trancher», réagit-il.

La position du Conseil d’État étonne l’homme de loi, auteur d’un avis de droit en avril 2018 concluant à l’illégalité des nouvelles dispositio­ns. «L’article du règlement qui durcit les conditions d’admission pour les enfants domiciliés hors du canton contrevien­t aux accords bilatéraux et au droit suisse.» Dès lors, Romain Jordan se dit confiant quant à l’issue des recours.

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Des dizaines de frontalier­s scolarisen­t leurs enfants en Suisse.

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