L’armée ouvre le feu pour bloquer l’aide humanitaire
VENEZUELA Les forces du régime ont utilisé la force samedi pour repousser les camions transportant vivres et médicaments. La tension était retombée hier.
La tension s’est accrue aux frontières du Venezuela samedi. L’opposant Juan Guaido avait fixé cette journée comme date butoir pour faire entrer l’aide humanitaire envoyée essentiellement des États-Unis, mais que refuse le régime de Nicolas Maduro. Celui qu’une cinquantaine de pays reconnaissent désormais comme président par intérim a lancé l’épreuve de force à la mijournée en annonçant sur Twitter l’entrée au Venezuela d’un premier convoi via la frontière brésilienne. Un geste qui a mis le feu aux poudres. Selon une ONG locale, les militaires du régime ont employé des gaz lacrymogènes et n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur la foule. Au moins deux personnes, dont un garçon de 14 ans, ont été tuées par balle. Une femme avait déjà été tuée au même endroit vendredi.
Côté colombien, 42 manifestants ont été blessés alors qu’ils tentaient de forcer le passage d’un pont bloqué par les forces vénézuéliennes. En outre, deux camions d’aide et leur cargaison ont été incendiés, sur ordre du président Maduro, selon ses détracteurs. Au final, les cargaisons restaient hier encore stationnées aux portes du pays. «Choqué» par ce bilan, et face aux risques d’escalade, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé hier «au calme». Sur la chaîne CNN, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a qualifié le président socialiste de «pire du pire des tyrans».