Ado frappé pour un Natel: éducateur sous enquête
VAUD Un procureur avait estimé que l’adulte n’avait fait que se défendre. Le Tribunal cantonal veut que toute la lumière soit faite.
Insulté et frappé par un ado dont il avait la charge, un éducateur est-il en droit de s’en prendre physiquement à son agresseur? C’est la question que se pose la justice vaudoise. La plainte de la mère avait été classée par un procureur, pour qui l’adulte n’avait fait que se défendre. Il avait renoncé à une enquête et avait mis les frais – 600 fr. – à la charge de la mère du garçon de 15 ans. Bien qu’un arrangement ait entre-temps été trouvé avec l’éducateur, la mère a maintenu sa plainte pour lésions corporelles simples, son fils ayant sombré dans une dépression. Et elle a recouru contre la non-entrée en matière.
Le Tribunal cantonal a entendu ses explications et a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces faits remontant à mars 2018. Certes, toute personne menacée a le droit de repousser une attaque par des «moyens proportionnés», ont souligné les juges cantonaux. Mais la légitime défense ne paraît pas être totalement applicable aux profs ou éducateurs.
Dans le cas présent, l’adulte aurait voulu confisquer le portable de l’ado, qui aurait alors traité l’éducateur de «sale nègre» et de «fils de pute», avant de lui donner un coup de coude au menton et de lui mordre la main, ont raconté d’autres élèves présents à ce moment-là. En réponse, et «instinctivement», l’homme lui aurait plaqué la tête contre un canapé et lui aurait donné des coups de poing au visage, en particulier à la tempe et à la bouche.