«Il lui avait promis l’enfer, et c’est ce qu’elle a vécu»
JUSTICE Sur fond d’alcool, de drogue et de jalousie exacerbée, un quinqua a été condamné pour avoir harcelé son ex-compagne.
Plusieurs fois, le prévenu a escaladé l’immeuble du centre de Genève où vivait la mère de sa fille, pour entrer de force chez elle, au 5e. Une nuit d’octobre 2017, il a placé un sac en plastique sur la tête de son ex. «Les pleurs de ma fille m’ont fait réaliser ce que j’étais en train de faire. J’étais fou», a expliqué d’une petite voix un quinquagénaire vaudois, qui comparaissait hier devant la justice.
Cet ancien toxicomane a écopé de 14 mois ferme, moins 403 jours de détention avant jugement. Le reste de sa peine est suspendu au profit d’un placement en institution. Il était notamment accusé de tentative de lésions corporelles graves et contrainte. De juillet à octobre 2017, le prévenu a aussi bombardé sa victime de menaces et d’insultes,
taguées notamment sur son immeuble et aux HUG, où elle travaillait. «J’ai fait des choses atroces; je regrette», a-t-il affirmé, reconnaissant les faits.
Sa consommation de stupéfiants et d’alcool, sa responsabilité psychique fortement diminuée n’excusent pas le «calvaire» de la victime, dixit le Ministère public. Séparé en 2010, le couple continuait à se voir, lui s’occupant régulièrement de son enfant. Mais au printemps 2017, la mère a mis fin à leur histoire. Très jaloux, le prévenu a craqué. «Il lui a promis l’enfer, et c’est ce qu’elle a vécu, assène Me Zaech, avocate de la maman, absente du procès. Il savait ce qu’il faisait.» Un calvaire qu’admet le conseil du Vaudois, Me Dandelot: «La victime a souffert le martyre, c’est inexcusable. Mon client n’a pas su gérer la rupture.» L’homme de loi a plaidé l’irresponsabilité. En vain. Selon la Cour, le prévenu était responsable de ces actes, même de manière restreinte.