Armée de pirates à l’assaut des votes électroniques
BERNE Des hackers se sont mis hier à plancher sur les failles du système d’e-voting de La Poste, dans le cadre d’un défi lancé par l’entreprise.
Près de 2700 hackers se sont annoncés pour tenter de pirater le système de vote électronique de La Poste. L’engouement suscité par le défi lancé par le géant jaune réjouit Denis Morel, responsable du vote électronique au sein de l’entreprise: «Les discussions ont déjà été vives ces dernières semaines et nous sommes heureux du débat.»
Ce test d’intrusion, qui court jusqu’au 24 mars, n’a pas vocation à prouver que l’evoting est sûr. Il doit permettre d’identifier des vulnérabilités inconnues et de les éliminer. Les hackers tenteront de manipuler des suffrages, de lire des votes exprimés, de violer le secret du vote et de mettre hors service ou contourner les dispositifs de sécurité. Les résultats pourront être publiés.
Seul un quart des pirates est Suisse. De fait, le test a attiré de nombreux Français et Américains, ainsi que des Indiens, des Turcs ou encore des Ukrainiens.
Ceux qui débusqueront des failles permettant de tirer des enseignements particulièrement précieux recevront une indemnité. Celle-ci dépendra de la gravité du problème. Au sommet de la liste, une manipulation indétectable des
votes donnera lieu à une prime maximale de 50000 francs. À noter que l’e-voting a déjà été utilisé avec succès lors de plus de 300 scrutins dans quinze cantons. Mais il continue pourtant de faire débat (lire ci-dessus). Genève a notamment jeté l’éponge en raison des coûts de sécurité.