Étudiants sommés de ravaler leurs critiques
GENÈVE La direction d’une école privée a exigé que ses étudiants dépités aux USA enlèvent leurs avis et photos sur internet.
Le voyage à San Francisco devait couronner leur formation en marketing et direction artistique. Mais sur place, c’est la douche froide: l’hôtel est situé dans un quartier mal famé, l’hygiène des chambres est douteuse. Les étu- diants déversent leur déconvenue sur les réseaux sociaux. Mais ils ont été priés d’effacer leurs commentaires négatifs par leur direction, qui cherche un arrangement avec l’agence de réservation.
Ce voyage culturel de 12 jours à San Francisco, le mois dernier, devait être une sorte d’aboutissement de leurs trois années de formation au sein de l’école privée de marketing et direction artistique CREA. Mais le début du séjour de ces jeunes adultes a été gâché par des problèmes de logement, puis par des courriels comminatoires de leur direction et de l’enseignant qui les accompagnait.
Dès leur arrivée dans la ville californienne, un problème de réservation les a forcés à se rendre à une autre adresse. Mais là, le quartier mal famé a déplu à une majorité d’élèves ainsi qu’au prof, qui lui ne logeait pas avec eux. «CREA a tout mis en oeuvre pour trouver une solution sur place et sans l’aide de l’agence fautive, qui n’était pas coopérative», explique le prof. Un autre hôtel a été trouvé le 3e jour, mais les chambres y étaient sales. Face au mécontentement, il a fallu redéménager, tandis que les avis négatifs sur l’hygiène du logement ont essaimé sur le web. C’est alors que l’école a adressé une sommation aux étudiants: «Nous laissons 48 h à ceux qui n’ont pas retiré photos et commentaires négatifs de Facebook et de TripAdvisor avant de prendre d’autres mesures» (lire ci-dessous) Questionnés, les membres de la direction assurent qu’aucune mesure précise n’était prévue. Mais selon nos sources, des menaces de procédure judiciaire contre les élèves critiques auraient été formulées.