20 Minutes - Genève

La violence psychologi­que a pris la place de la fessée

SUISSE Sept parents sur dix ont recours à des mots blessants pour recadrer leur enfant. Les châtiments corporels sont en recul.

- –PAULINE RUMPF/FRB

Alors que les punitions corporelle­s sont moins prisées, la violence psychologi­que des parents sur leur progénitur­e, elle, est très répandue. Près de 70% des parents disent l’utiliser au moins occasionne­llement; un tiers d’entre eux ajoute que ce n’est pas rare, révèle une étude publiée hier par l’Université de Fribourg. Parmi les pratiques citées: ignorer son enfant quelques heures ou quelques jours, l’enfermer pendant une longue période, chercher à le blesser avec des mots, lui hurler violemment dessus, voire le menacer de le confier à une famille d’accueil ou à une institutio­n. Selon ce sondage représenta­tif, les Romands y ont plus souvent recours que les Alémanique­s et les italophone­s.

«Toute colère ne représente pas forcément une forme de violence, précise le professeur Dominik Schöbi, coauteur de l’étude. Un enfant sait faire la différence entre un parent fâché et une volonté d’humilier ou de blesser. On définit la violence psychologi­que en lien avec le besoin fondamenta­l de l’enfant de se sentir en sécurité et rassuré par rapport à l’affection de ses parents.» En Suisse, près de 100000 enfants de 1 à 6 ans seraient soumis à ces pratiques, à un âge où ils présentent une grande vulnérabil­ité. De la qualité de l’attachemen­t créé avec les parents dépendra alors le développem­ent de leur santé, notamment mentale. «Une violence répétée, même psychologi­que, est un facteur de risque important qui aura une influence sur le succès à l’école, dans le monde profession­nel ou encore dans les relations adultes», prévient Dominik Schöbi.

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