Jugé pour viols, le curateur prouve qu’il est impuissant
FRIBOURG Abus sexuels répétés et détournement d’argent à son profit: un sexagénaire risque 4 ans et demi de prison.
«Je suis diabétique. Je n’ai pas d’érection.» C’est la parade d’un sexagénaire, face aux accusations de viols d’une rentière AI dont il a été le curateur. Des dires confirmés médicalement. Réplique de la procureure, hier au tribunal de Fribourg: «Rien n’indique qu’il était impuissant lors des premiers abus.» Décrit comme un rustre, le père de famille a finalement été dénoncé par sa victime. Quinze ans durant, le Fribourgeois en aurait fait son objet sexuel. «Je n’ai jamais voulu. Il m’a toujours forcée», a-t-elle dit à l’audience. Elle a aussi raconté le défilé de jeunes femmes africaines chez elle, avec lesquelles son curateur couchait. Le sexagénaire aurait profité de la dépendance de sa pupille pour gérer l’argent de celle-ci à son avantage, loger des tiers chez elle et la faire travailler sans la payer. Au total, il lui aurait soustrait pas moins de 20 000 fr.
Un second pupille, un handicapé, aurait été lésé: le cura- teur lui aurait soutiré 50 000 fr. Il était violent, menaçant et l’humiliait, a montré l’enquête. Et son logement a lui aussi servi d’abri aux copines africaines du prévenu.
L’emprise de cet homme sur ses deux pupilles était totale: il gérait tout «sans scrupule», ne leur laissant que des miettes. La procureure a requis 4 ans et demi de prison. «Il a agi par cupidité, duperie et perversion», a-t-elle plaidé.
Le jugement sera rendu la semaine prochaine. En cas de condamnation, le Canton de Fribourg devra passer à la caisse.