Credit Suisse cartonne, les écolos en font des tonnes
ZURICH Des écolos misent sur l’humour pour exiger de la banque qu’elle cesse ses investissements dans les énergies fossiles.
«C’est aussi difficile de faire se lever un humoriste le matin que de faire réfléchir un banquier à ses investissements», a lancé Thomas Wiesel jeudi matin. L’humoriste romand s’est joint au collectif BreakFree pour interpeller Credit Suisse sur son soutien aux énergies fossiles et aux projets menés au détriment de populations autochtones expulsées. Le collectif demande un désinvestissement total d’ici à 2030 et la transparence à ce sujet, ainsi que l’arrêt des poursuites visà-vis des militants.
Les activistes multiplient en effet les actions, parfois illégales, pour faire réagir la banque. On se souvient notamment de la partie de tennis menée dans ses locaux en référence à l’ambassadeur de la marque Roger Federer, ou encore les mains peintes en rouge sang sur la façade de plusieurs filiales. Un procès aura d’ailleurs lieu à Genève la semaine prochaine pour cette affaire.
Jeudi, c’est symboliquement que le collectif s’est rendu au siège de Credit Suisse à Zurich. Il comptait s’adresser au nouveau patron de la banque, Thomas Gottstein. Celui-ci remplace Tidjane Thiam, emporté par la tourmente des affaires d’espionnage, notamment envers d’ex-collaborateurs et de Greenpeace.
Objectif: remettre au nouveau CEO un rapport du GIEC, le groupe d’experts internationaux sur le climat, ainsi qu’une partition provenant de l’orchestre du Titanic. «Le message, c’est que même si Credit Suisse change de capitaine, il garde le cap et fonce droit à la catastrophe», ironise Guillaume Durin, militant pour BreakFree. La banque n’avait pas réagi jeudi.