Juteux business
Marvin Grimm avait recueilli 70’000 signatures en un an pour demander un moratoire sur la 5G. Mais début avril, elles ont toutes disparu. «Votre contenu enfreint le règlement, nous l’avons supprimé»; est la seule explication que le Glandois de 22 ans est parvenu à obtenir du site Change.org, qui héberge des milliers de pétitions du même genre. Impossible de savoir en quoi son texte posait problème, de proposer une correction ni de récupérer le contact des signataires ou de communiquer avec eux.
Fâché par cette démarche unilatérale et le silence qui l’entoure, le jeune homme a découvert plusieurs cas similaires et simultanés en Belgique, en France, en Australie ou encore en Angleterre, selon le site belge Alter Échos. «Je ne veux pas tomber dans le complotisme, mais la coïncidence est étrange», relève Marvin Grimm, qui craint que des pressions aient été exercées sur la plateforme. Contacté, le site Change.org a ignoré nos e-mails, mais a répondu à une Bruxelloise dont la pétition sur la 5G avait connu le même sort. Il explique avoir mis à jour sa politique vis-à-vis de la désinformation, et réagir à «l’attention accrue sur la technologie 5G». Il ajoute que cette pétitionnaire ne sourçait pas suffisamment ses propos. La pétition vaudoise, elle, citait des scientifiques et médias sérieux, rappelle son auteur, qui ajoute
Fondé en 2007 aux États-Unis, Change.org a vite abandonné le statut d’organisation à but non lucratif et brasse aujourd’hui des millions grâce à la publicité ciblée et la vente de données, selon le site Activist Facts. Il met en avant la diversité des opinions qui s’y expriment, mais ne garantit aucune indépendance. Plusieurs autres sites proposent à chacun de lancer sa pétition selon le même modèle économique, avec pour exception Avaaz, qui mène lui-même de nombreuses campagnes militantes.
que la demande d’un moratoire prend justement sens dans le flou scientifique qui règne actuellement.