Les civilistes devront s’armer de patience
BERNE Le Parlement a adopté des mesures visant à dissuader les militaires de quitter l’armée. Mais un référendum est en vue.
Passer de l’armée au service civil sera moins facile. Le Parlement impose un délai d’attente d’un an aux soldats qui veulent devenir civilistes. Le but est de freiner les vocations et la fuite de militaires formés.
Cette réforme est une «insulte pour ceux qui choisissent cette voie», ont estimé les Verts. Ils vont lancer un référendum avec le soutien des socialistes, de l’Association pour le service civil et du Groupe pour une Suisse sans armée.
En éliminant la dernière divergence sur la réforme du service civil, le Conseil national a donné jeudi le feu vert aux mesures destinées à répondre à la baisse des effectifs de l’armée. Les militaires qui se tournent vers le service civil devront attendre douze mois avant de pouvoir quitter l’armée. Outre ce délai d’attente, les futurs civilistes devront avoir accompli au moins 150 jours de service. Même les sous-officiers et les officiers admis au service civil devront accomplir une fois et demie le nombre de jours de service militaire.
Pour la gauche, soutenue par les Vert’libéraux, ce délai est une chicanerie inutile. Il n’est pas nécessaire d’attendre un an pour déterminer s’il s’agit d’un choix de confort ou d’un problème de conscience. «La pandémie a montré que le service civil permet d’être utile à son pays autrement et non pas à se défiler», a défendu Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
À l’inverse, pour Jean-Luc Addor (UDC/VS), cette mesure évitera un choix impulsif. L’armée aura assez de temps pour mener des entretiens personnels. L’expérience a montré que dans un tiers des cas, le dialogue a permis de convaincre les personnes de rester au sein de l’armée.
Le peuple devrait avoir le dernier mot. L’association pour le service civil Civiva, le Groupe pour une Suisse sans armée et les Verts, soutenus par le Parti socialiste, comptent lancer le référendum.