Crash évité de justesse pour les avions de combat
Le peuple a dit oui du bout des lèvres à l’achat de nouveaux jets. Exceptés les Valaisans, les Romands n’en voulaient pas.
L’armée pourra acquérir de nouveaux avions de combat. Sur le fil, à 50,1%, les Suisses ont accepté hier l’enveloppe maximale de 6 milliards de francs pour cet achat. Dans l’après-midi, la gauche et les milieux antimilitaristes, qui avaient lancé le référendum, ont espéré que la dépense qu’ils jugeaient luxueuse serait balayée. Mais, avec une différence de 8670 voix, les efforts du Conseil fédéral ont payé.
À l’exception du Valais, d’où est originaire la ministre de la Défense Viola Amherd, tous les cantons latins ont refusé l’acquisition des nouveaux avions. En Suisse alémanique, seuls les deux Bâles ont refusé, comme ils l’avaient fait lors de la votation de 2014, qui avait fait capoter l’achat de jets suédois Gripen. Après cet échec, le Conseil fédéral avait changé de
«C’est un véritable chèque en blanc sur lequel la population était amenée à s’exprimer, on ne connaît ni le modèle, ni le type d’avion»
Thomas Bruchez
Secrétaire politique du Groupe pour une Suisse sans armée
stratégie et décidé de ne plus soumettre aux urnes que le cadre général de l’acquisition. Le choix du type et du nombre d’appareils nécessaires lui reviendra.
Les opposants estiment que les forces aériennes helvétiques sont actuellement surdimensionnées en comparaison internationale. La Suisse doit plutôt se préparer à de nouveaux types de menace: catastrophes, cyberattaques, pandémies ou changement climatique.
Pour le camp du «oui», l’émergence de nouvelles formes de guerre ne remplace pas les anciennes menaces et les conditions peuvent vite changer.