Les Grecs en ont fini avec leurs nazis
GRÈCE Plus de 40 membres du parti ont été condamnés en tant que membres d’une «organisation criminelle».
Le verdict a été accompagné par des cris de joie de la foule. Hier, des milliers de manifestants ont exulté en apprenant la condamnation d’une quarantaine de membres du parti Aube dorée. Cette formation néonazie a été qualifiée pour la première fois d’«organisation criminelle». Son fondateur, Nikos Michaloliakos, affiche son négationnisme et se dit admirateur du national-socialisme. À partir de 2012, des adhérents d’Aube dorée, tout de noir vêtus, ont fait régner la terreur dans les rues d’Athènes. Plusieurs opposants avaient perdu la vie.
Le verdict historique a été acclamé par une énorme foule, rassemblée hier devant le tribunal. Au terme de cinq ans et demi de procès, le chef et fondateur d’Aube dorée, Nikos Michaloliakos, a été reconnu coupable d’avoir «dirigé» et «appartenu à une organisation criminelle», comme six autres cadres du parti. Au total, 43 suspects ont été condamnés (leurs peines seront prononcées ultérieurement), dont les meurtriers d’un jeune Pakistanais et du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas. Ce dernier crime, en 2013, avait suscité une immense émotion et déclenché les poursuites contre Aube dorée.
Ce parti ouvertement raciste avait profité de la crise financière de 2010 pour se hisser au Parlement, devenant même brièvement la troisième force politique du pays. À l’époque, ses partisans sillonnaient les rues d’Athènes, tabassant leurs opposants et se livrant à des expéditions punitives.
«La lutte contre les idées nazies et racistes continue», a commenté Giorgios, un militant de gauche venu acclamer le verdict. La liesse a fait place à des heurts avec les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des canons à eau pour disperser les émeutiers.