Janelle Monae excédée par le racisme ambiant aux USA
LONDRES Janelle Monae ne supporte plus le racisme envers les Noirs, qui, selon elle, n’a jamais cessé.
Chanteuse et bête de scène, Janelle Monae s’est aussi fait une place à Hollywood. L’Américaine de 34 ans incarne une écrivaine confrontée à des suprémacistes blancs dans le film d’horreur «Antebellum», actuellement en salle. Dans la vie comme au cinéma, elle dénonce fermement le racisme envers les Noirs.
– Pourquoi considérez-vous votre personnage comme une superhéroïne moderne?
– C’est vrai que j’ai dit ça, mais je souhaite me rétracter. Je n’aime pas la notion selon laquelle les femmes noires ne sont pas humaines, comme si nous étions surhumaines et que c’était notre job de sauver le monde. Ce n’est pas à nous de démanteler le racisme systémique et le suprémacisme blanc. Ce film montre ce que nous sommes capables de faire, mais j’aimerais aussi qu’on nous laisse un peu en paix.
– Avez-vous subi des microagressions racistes, comme votre personnage dans la scène du restaurant?
– Oui, et souvent. Petite, lorsque j’allais au restaurant avec ma famille, on nous traitait différemment, surtout si les clients étaient en majorité blancs et aisés. Posez la question à toute personne noire et je vous parie que chacune aura une histoire à raconter. Ce film montre le lien qui existe entre ces microagressions et les politiques racistes du gouvernement.
– Le film sort dans un climat de tensions raciales aux ÉtatsUnis.
– J’espère qu’il fera réaliser aux gens que le passé n’est pas mort. Ce qui se passe aujourd’hui est le fruit de l’esclavage et de politiques racistes. Si on ne se mobilise pas sérieusement pour voter et déloger Donald Trump de la Maison-Blanche, si on ne fait rien pour démanteler le suprémacisme blanc, nous sommes fichus.