Menotté à 11 ans pour être envoyé à l’hosto
GENÈVE Neuf adultes, dont 4 policiers, sont intervenus pour transférer à l’hôpital un garçon de 11 ans. Cette violence choque sa mère.
«Ce n’est pas le premier enfant que ces instances viennent chercher façon Gestapo. Ces abus doivent cesser!» Une maman ne décolère pas face aux méthodes du Service de protection des mineurs. Le 30 septembre, alors qu’elle était absente, pas moins de neuf adultes sont intervenus chez elle pour emmener son fils de 11 ans à l’hôpital. Si elle ne conteste pas la mesure, elle fustige la manière et regrette le manque de dialogue: le garçon, qui souffre de graves troubles comportementaux, a été plaqué au sol et menotté par la police, devant sa soeur de 16 ans.
«Le bien-être de l’enfant, ce n’est pas ça!» s’émeut Isabelle. Le 30 septembre, son fils de 11 ans a été hospitalisé sur décision du Tribunal de protection de l’adulte et de l’enfant (TPAE). Ce n’est pas le bienfondé de cette mesure qu’elle conteste, mais la manière: le garçon a été plaqué au sol et menotté par la police, devant sa soeur de 16 ans.
Ce jour-là, deux employés du Service de protection des mineurs (SPMI) se sont rendus au domicile d’Isabelle – alors absente – sans l’avoir avertie. Quatre policiers les accompagnaient, et trois agents municipaux ont été appelés quand la situation s’est envenimée.
L’enfant, qui souffre de graves troubles comportementaux, ne voulait pas être touché, explique Isabelle, revenue chez elle en catastrophe. Il a craqué à l’arrivée des agents, hurlant, insultant et jetant des objets. C’est là qu’il a été maîtrisé par la force. «Il a crié «j’ai mal», il avait un genou dans le dos. C’était important qu’il soit hospitalisé, mais pas de cette façon violente et traumatisante dans sa maison.»
Depuis un mois, le garçon fuguait de chez son père, qui
a sa garde, et filait chez sa mère. La situation familiale est complexe. Le SPMI a agi dans ce cadre. «Si j’avais été informée et avertie, j’aurais pu collaborer et préparer mon fils, juge Isabelle. Là, il s’est senti agressé. Je n’ai rien contre les policiers, qui ont des ordres. Mais j’en veux au SPMI et au TPAE. Le problème dépasse mon fils. Ce n’est pas le premier enfant que ces instances viennent chercher façon Gestapo. Ces abus doivent cesser!»