Trafic d’animaux repéré grâce à des vétérinaires
GENÈVE Un gros trafic d’animaux de compagnie a été démantelé. Les suspects usurpaient des identités.
«Découvrir un trafic de cette ampleur est exceptionnel», observait hier le vétérinaire Michel Rérat. Lundi, après des mois d’enquête, la police a pincé en flagrant délit deux hommes soupçonnés d’importer et de vendre illégalement dans toute la Suisse des dizaines de chiots et de chatons.
Les prévenus sont accusés d’avoir écoulé sur internet au moins vingt-quatre canidés, surtout des bichons maltais, et cinq félidés. Les premiers se négociaient en moyenne à 2200 fr., les seconds à 1500 fr. Le mode opératoire des suspects consistait à usurper l’identité (et donc le numéro dans la base nationale Amicus) de vrais propriétaires de chiens, puis de faire pucer les bêtes d’origine inconnue, gonflant ainsi leur valeur. Ce sont les vétérinaires genevois chez qui se sont rendus les malfrats «qui nous ont signalé la suspicion de trafic», précise Michel Rérat. Il dit traiter chaque année cinquante à soixante importations non conformes. Mais le dernier cas significatif de trafic remonte à janvier 2017.
Un homme soupçonné d’avoir écoulé une trentaine de chiots avait été arrêté sur un parking. Une bête avait été retrouvée dans sa voiture et cinq dans la salle de bains de son hôtel.
Le Service cantonal des affaires vétérinaires affirmait hier tout mettre en oeuvre pour que les animaux restent chez leurs acquéreurs. Des mesures pourront toutefois être ordonnées pour assurer la santé publique: l’absence de traçabilité expose notamment au risque mortel de la rage.