Neutralisation d’une bombe géante en Pologne
ÉTUDE Même si le réchauffement constaté est minime, il inquiète beaucoup les scientifiques.
Entre 0,02 et 0,04 degré. C’est le réchauffement estimé des eaux noires et glacées des grands fonds océaniques, selon une première étude réalisée un peu par hasard par une équipe de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Comparée au réchauffement de la surface du globe, qui était de 0,95 degré en 2019, une variation aussi minime de la température ne devrait pas affoler les scientifiques. Mais c’est tout le contraire. «Si vous pensez à la taille de l’océan profond, c’est une énorme quantité de chaleur», a expliqué au «Guardian» l’océanographe Christopher Meinen, principal auteur de l’étude. Elle contribue à la hausse du niveau des mers et à l’intensification des ouragans. Et surtout, faute de connaissances suffisantes, on ignore totalement quels impacts elle peut avoir à long terme, y compris sur les espèces qui vivent dans les grands fonds.
L’équipe de la NOAA espère que son étude, publiée dans la revue «Geophysical Research Letters», va en inspirer d’autres.
Elle a pu la réaliser après avoir découvert que des stations d’étude des courants profonds installées au large de l’Uruguay contenaient des thermomètres qui faisaient des relevés toutes les heures. Une base de données unique.