Façade souillée à Genève: militant du climat acquitté
GENÈVE Un jeune activiste du collectif Breakfree qui avait souillé la façade d’une banque lors d’une manifestation en 2018 a été acquitté hier en appel.
Verdict surprise au bout du lac. Après avoir été condamné à une peine pécuniaire avec sursis pour dommages à la propriété, un militant proclimat de 23 ans a finalement été acquitté, la justice ayant considéré que sa cause l’emportait sur son délit. Il était notamment poursuivi pour avoir peint des mains rouges sur les murs du Credit Suisse lors d’un rassemblement en octobre 2018. Ce membre du collectif Breakfree voulait ainsi dénoncer les investissements de la banque dans les énergies fossiles.
La Chambre pénale d’appel et de révision a reconnu l’état de nécessité face à l’urgence climatique, contrairement à son équivalent vaudois (lire ci-contre). «Le réchauffement climatique est une réalité factuelle», ont souligné les juges. Ceux-ci ont considéré que le jeune homme ne disposait pas d’autres moyens pour faire infléchir la banque. Ce jugement «n’est pas un blanc-seing» pour commettre d’autres déprédations, a averti la présidente, avant de conclure: «Notre décision ne doit pas être un motif de réjouissance, elle ne doit être que le constat d’un échec imminent.» «La justice a dans ce cas admis que les pétitions et les manifestations ne suffisent plus face à des géants comme Credit Suisse», s’est félicité l’activiste. Son avocate, Me Laïla Batou, a salué une «prise de responsabilité» de la justice sur la question climatique. Contactés, le Credit Suisse et le Ministère public genevois n’ont pas encore dit s’ils allaient recourir auprès du Tribunal fédéral.