20 Minutes - Genève

Victoire au tribunal pour une bise de confinemen­t

NEUCHÂTEL Une apprentie a eu raison de contester sa prune pour infraction aux normes anti-Covid. Elle a été divisée par quatre.

- –FRANCESCO BRIENZA

Drôle d’affaire que celle traitée hier par la justice. Notamment parce que le délit jugé n’existe plus. Une apprentie de 19 ans comparaiss­ait pour n’avoir pas respecté 2 m de distance avec trois copines. C’était lors d’une soirée au bord du lac, le 15 mai dernier. Une éternité en matière de Covid-19: les rassemblem­ents de plus de 5 personnes étaient alors interdits et le port du masque était à peine recommandé dans les trains.

Après un premier avertissem­ent de la police quelques minutes auparavant, la prévenue avait été prise en train de faire la bise à une amie. «C’était un réflexe, a juré la jeune femme hier. En aucun cas je n’ai eu l’intention de désobéir. C’était le début du déconfinem­ent...»

Même le juge a relevé le côté schizophré­nique de la situation. «Je sais que c’est pénible, surtout pour les jeunes, a-t-il souligné en se montrant pédagogue. D’autant plus que le délit n’est plus d’actualité. Mais cela pourrait revenir. Il faut donc s’en tenir aux règles.»

Si elle n’a jamais nié sa faute, c’est le montant de l’amende qui a poussé la Neuchâtelo­ise à s’y opposer et qui l’a conduite de fait devant le tribunal. «En 2e année d’apprentiss­age, 400 francs, ça représente la moitié de mon salaire», a-t-elle plaidé, sous les yeux de ses proches.

Le juge unique a été sensible aux arguments avancés par la jeune femme. Il n’a finalement pas retenu l’accusation de désobéissa­nce à la police et a ramené l’amende à 100 francs.

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–AFP Mi-mai, les réunions de plus de cinq personnes étaient interdites.

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