20 Minutes - Genève

Attaque homophobe: agresseur en prison

LAUSANNE Un jeune gay et deux de ses amies avaient été violemment attaqués en octobre 2019 dans un club. Les deux agresseurs ont été condamnés.

- –FRÉDÉRIC NEJAD TOULAMI

Plus d’un an après, Valentin et Sabrina sont restés marqués par cette soirée d’octobre 2019 au MAD à Lausanne. Il s’est fait traiter de «sale pédé» par deux frères d’origine irakienne, elle s’est interposée, les coups ont fusé et elle a fini aux urgences, blessée au visage. Leurs agresseurs viennent d’être condamnés: le plus violent fera 2 mois de prison ferme, l’autre écope de jours-amende. Les faits se sont déroulés avant l’entrée en vigueur de la norme pénale contre l’homophobie, cet été. Aujourd’hui, ils risqueraie­nt jusqu’à 3 ans de prison.

«Depuis cette nuit-là, dès qu’un homme m’approche trop près, je me sens mal et j’ai peur qu’il me touche.» À 22 ans, Sabrina conserve des séquelles de l’agression subie un samedi soir au MAD. Son seul tort: avoir pris la défense de son ami Valentin, insulté et bousculé par deux frères d’origine irakienne assis à côté d’eux.

«Hey, sale pédé, dégage!» peut-on lire dans le compte rendu de l’ordonnance pénale.

Oser tenir tête à leurs agresseurs leur a valu un déluge de violence: Valentin a notamment reçu un verre en plastique rempli au visage, une bouteille de vodka a atteint en pleine face Sabrina, lui causant une plaie ouverte, et une autre amie s’est fait empoigner à la gorge. Quand les vigiles sont intervenus, ils ont fait venir la police et Sabrina a été prise en charge par des samaritain­s sur place. Elle a ensuite été amenée aux urgences du CHUV pour subir 10 points de suture, puis a eu un arrêt de travail d’une semaine. Les trois amis tabassés ont ensuite eu la surprise de

découvrir que leurs agresseurs, aux riches antécédent­s pénaux, avaient aussi porté plainte contre eux. La condamnati­on des deux frères est tombée fin octobre: le plus violent devra faire 60 jours de prison sans sursis et l’autre écope de 45 jours-amende (à 30 fr.). Habituée à se faire harceler dehors, Sabrina s’étonne d’une telle méchanceté gratuite. Quant à Valentin, il dénonce la passivité des témoins de l’agression.

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Valentin (à g.) est une des victimes. Sabrina a eu des points de suture.
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