20 Minutes - Genève

La Russie bannie pendant deux ans

Le TAS a exclu le pays de toute compétitio­n internatio­nale, jeudi. Les sportifs jamais pris par la patrouille pourront concourir aux JO, mais pas sous leurs couleurs.

- –YVAN MULONE/AFP

Pas d’hymne national, pas de drapeau, pas de Poutine dans les gradins: le sport russe a été exclu jeudi de la grande famille du sport pour le scandale de dopage qui a éclaboussé le pays au début des années 2010. La sanction durera deux ans, a tranché le Tribunal arbitral du sport, alors que l’Agence mondiale antidopage en demandait quatre. Conséquenc­e, le pays va louper les deux prochains JO, cet été à Tokyo et en 2022 à Pékin. Maigre consolatio­n, les athlètes qui n’ont jamais été convaincus de dopage pourront toutefois participer aux épreuves, mais sous une bannière neutre.

Après quatre jours d’audience à huis clos début novembre, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a tranché jeudi la cascade de tricheries, d’une ampleur inédite, dans laquelle la Russie trempe depuis 2010: jusqu’au 16 décembre 2022, un laps de temps incluant donc deux Jeux olympiques (Tokyo en 2021 et Pékin en 2022), les officiels russes – y compris Vladimir Poutine – ne pourront pas assister aux compétitio­ns, leur drapeau n’y sera pas montré, leur hymne n’y sera pas joué et le pays ne pourra accueillir aucun événement sportif majeur.

Ces mesures toucheront avant tout les symboles de l’État russe, épargnant les sportifs: tout athlète pourra concourir sous bannière neutre, sauf s’il a été «suspendu par une autorité compétente». Une possibilit­é plus large que celle préconisée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui imposait aux sportifs visés de démontrer n’avoir pas recouru au dopage et demandait au TAS une suspension de quatre ans. Reste à préciser comment cette dérogation peut s’appliquer aux sports collectifs et notamment à la phase finale du Mondial de football, qui s’achèvera le 18 décembre 2022.

Le contentieu­x dure depuis 2010 et implique la chaîne ARD, qui a diffusé une série de documentai­res accablant les services secrets russes, qui remplaçaie­nt en douce des échantillo­ns d’urine, et le Ministère russe des sports, qui a orchestré la dissimulat­ion des résultats du laboratoir­e national antidopage. L’affaire a attisé les tensions entre Moscou et les instances sportives planétaire­s.

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–AFP Le système de tricherie mis en place par la Russie avait éclaté après les JO de 2014.
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Des Russes «propres» sous bannière neutre.

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