Le RoundUp sur le banc des accusés
ÉTATS-UNIS Le premier procès sur l’herbicide controversé de Monsanto pourrait conduire à des conséquences en cascade.
A 46 ans, Dewayne Johnson, père de deux enfants, est atteint d’un cancer en phase terminale. Pour lui, c’est à cause du RoundUp qu’il a répandu à partir de 2012, explique son avocat, qui représente des centaines de personnes s’estimant également victimes. Cet herbicide controversé fabriqué par Monsanto contient du glyphosate, une substance faisant l’objet d’études contradictoires quant à sa dangerosité.
En 2016, Dewayne Johnson a déposé plainte contre la multinationale, qu’il accuse d’avoir caché le caractère cancérigène de son produit phare. «Nous ne pensions pas qu’il vivrait assez longtemps» pour être présent au procès qui a débuté lundi en Californie, relate son avocat. L’issue peut s’avérer capitale pour Monsanto et faire jurisprudence. Il existe des milliers de procédures similaires en cours, selon les médias américains.
La firme, qui vient d’être rachetée par l’allemand Bayer, a toujours nié tout lien entre maladie et glyphosate, une substance pourtant classée comme cancérigène par la Californie, tout comme par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’ONU.
Le montant des dommages et intérêts que la défense compte demander à Monsanto n’est pas encore décidé. Cette plainte est la première du genre à arriver jusqu’au procès, en raison de l’état de santé de Dewayne Johnson. La loi californienne permet en effet une procédure accélérée en cas de décès imminent.