Malgré son coup de sang, il peut acheter des armes
ZURICH Un homme qui avait menacé de tirer sur des ados a obtenu le droit d’acquérir un pistolet et deux fusils.
«Je me suis dit que j’allais vous intercepter, vous tabasser, mettre le feu à votre maison et vous abattre par balle. Je suis un bon tireur.» Tels sont les propos inquiétants tenus par un père de famille zurichois, un jour de septembre 2016. Ce dernier s’était rendu à l’école de sa fille, âgée de 14 ans à l’époque, parce que celle-ci était régulièrement harcelée par quatre camarades. Lors de la discussion menée avec l’enseignante, la direction et les élèves concernés, le père avait complètement pété les plombs.
A peine deux mois après les faits, il avait déposé une demande pour pouvoir acquérir un pistolet et deux fusils. Or, sa commune de résidence avait rejeté sa demande, a révélé hier le «Tages-anzeiger». Les menaces proférées à l’école de sa fille avaient en effet nécessité l’intervention de la police et celle-ci avait été inscrite dans le système des forces de l’ordre. Mais aucune plainte n’avait été déposée.
Décidé à ne pas se laisser faire, le Zurichois a porté l’affaire devant le Tribunal administratif de son canton, qui s’est prononcé en sa faveur. «Rien ne porte à croire qu’il avait prévu de concrétiser les menaces formulées», indique le tribunal, ajoutant que le père avait relativisé ses menaces en déclarant: «Notre famille est correcte et ne ferait jamais une chose pareille.»