A Lausanne, des mendiants opèrent bouche cousue
VAUD Depuis l’interdiction cantonale en vigueur, les quémandeurs sont moins nombreux à Lausanne. Reportage et réactions.
Dimanche 6 janvier, un couple de Roms se tient, comme à l’accoutumée, à l’entrée de l’église orthodoxe grecque de la capitale vaudoise. Profitant poliment de la générosité des fidèles, ils demeurent debout afin de moins attirer l’attention. Mercredi 9 janvier, quatre adolescents opérant en duo mixte arpentent rapidement le centre piéton dès la fin de l’après-midi. Se faisant passer pour des muets, ils tendent directement une pseudo-initiative à signer en faveur de leur handicap supposé, frappée de drapeaux suisse et européen. Si quelqu’un fait mine d’être intéressé, ils lui font comprendre par des gestes qu’il faut faire un don. Après les avoir suivis durant près d’une demi-heure, on s’aperçoit qu’ils parlent discrètement entre eux. Mais, repérés, ils prennent la fuite. Le même soir, pas moins de quatre marginaux font la manche en déambulant sur l’axe rue Haldimand - place de la Riponne, fréquentée par des toxicomanes.
«J’ai aussi repéré récemment des adolescents qui mendiaient, constate Pierre-antoine Hildbrand, responsable politique de la sécurité lausannoise. Mais depuis l’entrée en vigueur de la loi (lire encadré), il faut reconnaître que le phénomène a largement diminué.» L’élu PLR répète sa fermeté quant à l’utilisation d’enfants à de telles fins: «Mes consignes à la police sont strictes à ce sujet, y compris en cas de mendicité déguisée.» Il estime que la présence d’îlotiers en uniforme postés en certains lieux éloigne les mendiants.