Nemmouche face aux juges pour la tuerie du Musée juif
BRUXELLES Le jihadiste est accusé de l’assassinat de quatre personnes peu après son retour de Syrie, en mai 2014.
Sweat-shirt safran et mine concentrée, Mehdi Nemmouche comparaît depuis jeudi devant la Cour d’assises de la capitale belge. Ce jihadiste français de 33 ans, qui venait à peine de rentrer de Syrie où il avait retenu en otage quatre journalistes français – des faits pour lesquels il sera ultérieurement jugé en France –, est accusé d’avoir ouvert le feu dans le hall du Musée juif de Bruxelles, en mai 2014. La tuerie avait fait quatre morts, deux touristes israéliens, une bénévole française et un jeune collaborateur. Elle avait duré 82 secondes. Nemmouche est jugé pour «assassinats terroristes» avec un complice présumé.
Ce procès, qui va durer jusqu’au 1er mars, s’annonce comme un bras de fer entre les accusés, qui nient les faits, et les parties civiles, qui jugent «accablantes» les preuves rassemblées. Pour le Comité de coordination des organisations juives de Belgique, partie civile, le caractère antisémite des assassinats ne fait aucun doute. Mais sur les bancs des victimes, on craint que les avocats du jihadiste tentent de minimiser cet aspect, voire de «tenir un discours de type complotiste». L’un d’eux avait déjà évoqué à demi-mots l’hypothèse de la responsabilité d’agents israéliens.
«Quand j’entends ses avocats dire que c’est quelqu’un qui peut être très poli, très urbain... Certainement. C’est quelqu’un de malin. Mais je n’oublierai jamais sa capacité de violence», a affirmé Didier François, l’un de ses anciens otages, sur Europe 1.