De l’eau la nuit et moins de gaspi, c’est réalisable
GENÈVE Une élue de la ville veut équiper les fontaines de boutons-poussoirs. C’est faisable, mais pas partout.
Dans la touffeur de l’été, observant des coureurs suer au bord du lac après 22 h, l’élue municipale Verte Delphine Wuest a remarqué qu’ils n’avaient rien à boire: les fontaines ne coulaient plus. Elle s’est posé la question de l’accès à l’eau et a interrogé l’exécutif. Mi-janvier, celui-ci a répondu que la ville comptait 287 fontaines potables, dont 49 pourvues d’un bouton-poussoir (délivrant de l’eau en tout temps, mais seulement sur demande) et 206 fonctionnant sur horloge (elles coulent non-stop de 7 h à 22 h).
«Si les boutons-poussoirs étaient généralisés, on gagnerait en confort, mais surtout on éviterait le gaspillage», observe ainsi la Verte. En effet, évalue la Ville, un tel système permettrait d’économiser quelque 300 000 litres par an, par fontaine – soit environ 1120fr., toujours par an et par fontaine, selon les Services industriels (SIG), qui ont analysé le coût de 168 bornes municipales réglées sur horloge. Alors, cap sur les poussoirs? Pas si simple. Certaines fontaines doivent rester en écoulement continu pour garantir des points de contrôle ou de purges du réseau SIG, expose le Département de l’aménagement. D’autres, historiques, en roche, seraient abîmées. Au total, seules 100 à 110 pourraient en être équipées.
La Ville y procède au rythme de dix par an, l’installation coûtant de 4000 à 10 000 fr. pièce. Delphine Wuest, elle, aimerait accélérer le mouvement. «À ce rythme, on n’aura fini que dans dix ans. C’est trop long. D’autant que le gaspillage n’est pas qu’économique, il est aussi écologique.»