20 Minutes - Lausanne

Insultes homophobes: il se défoule avant la votation

GENÈVE La campagne pour punir les incitation­s à la haine basée sur l’orientatio­n sexuelle fait ressortir certains comporteme­nts hostiles.

- –MARIA PINEIRO

«Sale gouine qui ne devrait pas exister, qui mériterait qu’on lui foute le feu.» Dimanche 26 janvier, Jehanne est entrée dans le tram en arborant le badge «Contre les discrimina­tions, oui», qui invite à étendre les poursuites pénales aux cas de discrimina­tion et d’incitation à la haine en raison de l’orientatio­n sexuelle. Cette prise de position lui a valu de violentes insultes de la part d’un autre passager. «Il devait avoir entre 20 et 30 ans. Il s’en est pris verbalemen­t à moi, puis a fait mine de me donner un coup de poing avant de partir. Quand il est sorti, je me suis rendu compte que je pleurais et tremblais», a-t-elle témoigné, encore choquée.

Selon la Fédération genevoise des associatio­ns LGBT, l’homme a aussi fait allusion à la votation du 9 février: «Après, on ne pourra plus dire ce qu’on veut.»

Jehanne a porté plainte pour insultes et menaces. Mais le caractère lesbophobe de son agression n’a pu être retenu, faute de base légale. «Je veux montrer que ces violences verbales ou physiques existent et à quel point il est important de se rendre aux urnes», a-t-elle expliqué.

Conséquenc­e de la campagne en cours sur l’extension de la norme pénale antiracist­e, la communauté LGBT est plus visible. Le débat public a eu pour corollaire «une certaine parole décomplexé­e qu’on entend plus fréquemmen­t, confirme Matthias Erhardt, coprésiden­t de la Fédération. Les personnes qui sont en désaccord avec notre position nous le font parfois savoir de manière particuliè­rement virulente, voire violente.»

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