20 Minutes - Lausanne

Antiépilep­tique sur le banc des accusés

PARIS Le labo français Sanofi a été mis en examen pour «tromperie aggravée et blessures involontai­res» dans le cadre du scandale de la Dépakine.

- –AFP

C’est un dossier «d’une gravité extrême qui concerne des milliers de victimes», a déclaré hier l’avocat d’une associatio­n qui représente 4000 personnes touchées, pour moitié des enfants malades. Elle s’appuie notamment sur 14 cas de mères ayant reçu de la Dépakine lors de leur grossesse. Cet antiépilep­tique, prescrit à des patients ayant des troubles bipolaires, présente un risque élevé de malformati­ons congénital­es sur le foetus s’il est pris par une femme enceinte.

Sanofi, le laboratoir­e français qui commercial­ise ce médicament, a annoncé lundi soir avoir été mis en examen pour «tromperie aggravée et blessures involontai­res». Les juges ont pris cette décision après trois années d’enquête. En 2015, un rapport avait indiqué que les autorités françaises avaient fait preuve d’une «faible réactivité» et n’avaient pas suffisamme­nt informé des risques connus pour les patientes enceintes. La Dépakine et ses dérivés ont provoqué depuis 1967 des malformati­ons congénital­es graves chez 2150 à 4100 enfants, selon une évaluation officielle. Une experte avance le chiffre de 14 000 victimes, en prenant en compte les enfants souffrant de retards de développem­ent.

Sanofi estime que cette mise en examen lui permet «de faire valoir tous ses moyens de défense et sera l’occasion de démontrer qu’il a respecté son obligation d’informatio­n et fait preuve de transparen­ce». Il continuera à «coopérer pleinement avec les autorités».

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–AFP Le médicament est déconseill­é aux femmes enceintes.

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