Peter Zeidler, coach zen d’une équipe survitaminée
FOOTBALL Leader de la Super League, Saint-gall n’en finit plus de bousculer l’ordre établi. Son coach allemand, 57 ans, détaille les raisons de ce succès.
En ébullition, le Kybunpark a été le théâtre dimanche du plus long penalty de l’histoire du football suisse, qui a permis à Young Boys de sauver les apparences après avoir été largement dominé (3-3). S’il a déclenché les jaseries, ce penalty que M. Bieri a fait retirer n’occulte pas pour autant la performance du FC Saint-gall. «Il y a dix ans, personne ne l’aurait fait retirer, avance Peter Zeidler. Je n’ai aucun problème avec l’arbitre, je lui ai d’ailleurs parlé. Il ne se sentait pas bien de devoir faire ça. Aurait-il changé d’avis s’il était lui-même allé regarder les images?»
À l’autre bout du pays, Zeidler est l’heureux entraîneur d’une équipe qui bouscule les nantis jusqu’à s’inviter dans la course au titre. Leader, Saintgall séduit autant par son jeu ébouriffant que par la dynamique qu’il insuffle à toute une région qui s’identifie à ses héros. «On a déclenché quelque chose qui dépasse le football, convient son coach. On ne peut pas freiner cet enthousiasme. Contre YB, le stade était trop petit! On aurait pu y mettre 30 000 spectateurs.» Sur le rectangle vert, ça surgit de partout: «La base de notre jeu, c’est la récupération. On chasse le ballon. Après, il faut aussi savoir mettre de la folie.» Saintgall et sa bande de jeunes, c’est déjà la belle histoire du championnat.
Vingt ans après son dernier sacre, le club peut-il aller au bout? «Ici, les gens rêvent du titre, laissons-les rêver. Veut-on devenir champion? La question est prématurée. Ce dont je suis déjà convaincu, c’est que l’on peut gagner tous nos matches.» La belle histoire n’en deviendrait que plus extraordinaire encore.