VIP confrontés à la police: règles toilettées en douce
GENÈVE Le texte réglant la procédure pour les VIP a été corrigé après que des élus ont entendu la cheffe de la police sur ce thème.
La coïncidence est troublante. Le 4 février en fin de matinée, la directive de police sur la gestion des affaires sensibles (plus connue sous le nom de procédure VIP, lire ci-contre) a été modifiée en douce: il est toujours inscrit sur le document, lisible en ligne, que sa dernière mise à jour date d’août. Or, le 3 février, veille du toilettage, la cheffe de la police, Monica Bonfanti, avait été auditionnée par les députés de la Commission de contrôle de gestion. Ils
avaient justement désiré l’entendre à propos de cette directive VIP, et en avaient profité pour l’interroger sur un hypothétique accident routier qui aurait impliqué une personnalité à la fin juin. Monica Bonfanti a répondu, dix jours plus tard, qu’aucune affaire nécessitant l’activation de la procédure VIP n’avait été traitée le jour ciblé.
Outre sa date, la nature du changement apporté à cette directive intrigue: a été ôté, sous la rubrique «directives de police liées», l’ordre de service suivant: «Avis au Ministère public et au commissaire de police de service lors de délits relatifs à la circulation routière.» Pile le thème sondé par les élus.
Le service de presse de la police affirme, lui, que rien ne cloche. «En fait, cet ordre de service était déjà abrogé lors de la publication de la directive fin août, expose son chef Jean-philippe Brandt. Il l’avait été fin 2017. Il n’aurait donc pas dû y figurer car il n’existait plus. Le service chargé des directives l’a réalisé le 29 janvier. C’est sur cette base que nous avons mis en ligne le document corrigé le 4 février.»