Horrifiés par la brutalité de la police
MINNEAPOLIS (USA) Quatre policiers ont été virés à la suite d’une arrestation d’une extrême brutalité, retransmise sur le web.
Le pays est secoué depuis lundi par une énième affaire de violence policière visant la population noire. En cause, la diffusion en direct sur Facebook
de l’arrestation d’un suspect à Minneapolis. L’homme, menotté et couché sur le ventre, a été maintenu au sol par un agent lui bloquant le cou avec son genou. Malgré ses râles et les réactions outrées des passants, la police a poursuivi l’opération. Ce qui a coûté la vie au quadragénaire.
«Être Noir aux États-unis ne devrait pas être une condamnation à mort», a déclaré Jacob Frey, maire de la ville américaine de Minneapolis. C’est pourtant l’impression qu’a donnée l’arrestation de George Floyd, lundi soir. Soupçonné d’un délit mineur, ce quadragénaire noir a été plaqué au sol face contre terre et menotté tandis qu’un agent lui bloquait le cou avec son genou. Ses nombreux appels disant qu’il n’arrivait pas à respirer, tout comme l’intervention de témoins inquiets de le voir soudain inanimé, sont restés sans effet. La victime est morte peu après son transport à l’hôpital.
Retransmise en direct sur Facebook, la scène a indigné tout le pays. Elle rappelle les nombreuses interpellations passées dans lesquelles des Noirs ont injustement perdu la vie et qui ont donné naissance au mouvement Black Lives Matter («La vie des Noirs compte»). Des manifestants se sont rassemblés lundi et mardi soir sur le lieu de l’arrestation mortelle pour déposer des fleurs et clamer leur colère. D’abord suspendus, les quatre policiers impliqués ont été licenciés mardi. Le chef de la police a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante au FBI.
Ce nouvel épisode de brutalité policière a provoqué de nombreuses condamnations, à commencer par celle de l’avocat de la famille Floyd qui a demandé la fin du «profilage racial et de la dévaluation de la vie des Noirs». «Le public a vu la vidéo, appeler cela un «incident médical» est une insulte», s’est indignée la puissante association des droits civiques ACLU.