L’épicerie où l’on ne paie pas ses courses
GENÈVE Deux élèves de HES vont ouvrir un espace de distribution de denrées alimentaires à destination de leurs pairs.
GENÈVE En Suisse, la moitié des étudiants ont de la peine à joindre les deux bouts. Et la crise du Covid n’a rien arrangé. Pour leur venir en aide, deux élèves de la Haute École de travail social de Genève ont imaginé une épicerie gratuite. Une carte d’étudiant et une cotisation annuelle de 20 fr. suffiront pour aller se ravitailler. Des commerces de proximité, une plateforme de partage de nourriture, des marchés ou encore des grossistes approvisionneront la structure.
«La précarité étudiante, avec le Covid, ça parle vraiment à tout le monde», lance Mélanie, étudiante à la Haute École de travail social de Genève (HETS). En Suisse, un étudiant sur deux a des difficultés financières, selon l’office fédéral de la statistique. Ce constat a poussé Mélanie et sa camarade Orianne à ouvrir mi-octobre une épicerie gratuite à la HETS. La Farce sera destinée aux étudiants des HES et de l’uni.
Au coeur de La Farce, deux principes: solidarité inconditionnelle et bénévolat. Pour bénéficier des produits, distribués en portions, il faudra simplement s’inscrire, montrer sa carte d’étudiant et cotiser (20 fr.). «Il est toujours difficile, pour un étudiant, de prouver sa précarité», explique Mélanie. Elle ne craint pas les abus, car «il n’est pas évident de pousser la porte d’une épicerie solidaire». Des bénévoles se chargeront de la récolte des denrées (lire ci-dessus), de la mise en place et de la distribution. «Mais selon l’évolution et les financements, ces services pourraient être rémunérés à l’avenir, afin de lutter contre la précarité», précise Mélanie.
Un sondage mené auprès de 400 de leurs pairs a permis aux initiatrices de s’assurer du besoin: près de 85% des répondants ont dit qu’ils pourraient avoir recours à La Farce. Orianne estime que 500 personnes pourraient se trouver dans le besoin. Pour l’heure, l’épicerie compte 80 membres et 30 bénévoles.