Il a vendu les Ferrari dont il avait la garde
LAUSANNE Un homme a acheté, à bon prix, deux voitures d’occasion. Mais le vendeur n’en était pas le propriétaire et la justice a fait séquestrer les bolides.
Une belle affaire est en train de tourner au vinaigre pour deux amateurs de belles voitures. Les bolides qu’ils ont achetés – en toute bonne foi selon eux – ont été placés sous séquestre. L’un se voit ainsi privé de deux Ferrari, l’autre d’une BMW. Car l’homme qui les a vendues n’en était pas propriétaire. Il avait été chargé par la veuve d’un copain décédé de les entretenir. Si le prix était en dessous des tarifs habituels, c’est que le vendeur, endetté, avait besoin d’argent. Il a désormais tout dépensé et c’est la justice qui déterminera le sort des trois véhicules.
L’occasion était trop belle pour passer à côté: deux Ferrari, une 550 Maranello et une 348 TS, étaient affichées au prix de berlines standard. Un Vaudois s’est donc contenté d’avoir vu des photos des bolides avant de courir à sa banque retirer quelques dizaines de milliers de francs et de payer le vendeur, sans facture ni garantie.
Or, ce dernier n’était pas le détenteur de ces véhicules anciens. Les cartes grises n’étaient d’ailleurs pas à son nom. L’avocat de la véritable propriétaire, Me Christian Favre, raconte: «À la mort de son mari collectionneur, dont elle a financé la passion, elle a confié une BMW (lire ci-dessous ) et deux Ferrari à un ami du défunt.» Il était chargé de les entretenir et de les préparer pour une vente éventuelle. Sauf que, endetté, l’homme a cédé ces voitures à un prix en dessous du marché et a dépensé l’argent. Une plainte a été déposée. «Nous avons demandé, et enfin obtenu, le séquestre des véhicules, en vue de leur restitution.»
Car l’acquéreur des Ferrari entend les garder et a réclamé, en vain, la levée du séquestre. Il jure avoir agi de bonne foi et que le prix payé cash pour ces bolides, 30’000 et 40’000 fr., était normal. Il aurait aussi obtenu un gros rabais sur un simple coup de fil, sans avoir vu les véhicules. Et ce n’est qu’à l’ouverture de l’enquête que des quittances ont été établies.
Tout cela paraît bien trop nébuleux et la justice s’interroge sur l’absence de vérifications de la part de l’acheteur. Les Ferrari restent donc au garage, en attendant leur restitution à la veuve.