20 minutes - Suisse romande

Bourreau en liberté, victimes écoeurées

VAUD Un Suisse de 24 ans a bénéficié du sursis dans une affaire d’actes sexuels avec des enfants. Un jeune qui a subi l’horreur se dit anéanti par cette décision.

- –ABDOULAYE PENDA NDIAYE

VAUD Quatre ans d’abus sexuels sur des enfants sanctionné­s par du sursis et une amende de 100 francs. Ce verdict, dicté cet été par le Tribubondi­r nal fédéral, a fait les jeu dois qui ont subi les perversité­s d’un pédophile. L’homme, qui était mineur lors de la plupart des agressions, avait d’abord écopé de 1 an ferme. De recours en recours, son avocat lui a permis d’éviter la prison. «C’est à vomir», s’insurge la mère d’une des victimes.

«J’étais mal. Je viens de recevoir le coup de grâce après ce verdict qui doit renforcer le sentiment de puissance et d’invulnérab­ilité de ce pervers. Ce laxisme envers les pédophiles et les violeurs est incompréhe­nsible!» Une des multiples victimes d’un pédophile ne comprend pas le verdict (2 ans de prison avec sursis) rendu cet été par le Tribunal cantonal.

Un autre jeune se dit «anéanti». Sa maman aussi. «Les enfants sont démolis. Le pervers manipulate­ur, lui, est au travail. C’est à vomir», s’emporte-t-elle. «Au regard des nombreux faits graves reprochés, la peine est trop clémente», a réagi de son côté Me Nicolas Mattenberg­er, l’avocat des victimes.

Les faits sont admis par l’accusé. Il y a eu menaces, contrainte, actes d’ordre sexuel avec des enfants, contrainte sexuelle et bien d’autres délits. Au moins huit garçons d’une dizaine d’années ont subi attoucheme­nts, fellations et sodomies entre 2008 et 2012. «Seule une peine privative de liberté est une sanction adéquate», avait estimé le Tribunal de Vevey en 2016. Deux ans et deux recours (lire ci-dessous) plus tard, l’homme aura passé en tout et pour tout 13 jours de prison préventive. Il s’en est tiré avec du sursis et une amende de 100fr., l’essentiel des actes ayant été commis quand il était mineur. Il doit verser 30 000 fr. à ses victimes pour tort moral. Selon l’expert psy, les risques de récidive sont minimes.

Pour son avocat, la sentence qui octroie un sursis complet est juste. «Ce n’est pas le nombre d’infraction­s mais l’absence de pronostic défavorabl­e qui détermine le sursis», a expliqué Me Mathias Keller.

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