Des regards féminins pour se réapproprier les villes
LAUSANNE La ville organisait jeudi une promenade pour débusquer les aménagements mal pratiques ou peu rassurants pour les usagères.
«Les villes ont été pensées, durant des siècles, par des hommes et pour des hommes.» Partant de ce constat toujours plus répandu, notamment en Europe, une députée a déposé en 2016 un postulat destiné à revisiter cet espace avec des yeux féminins. «Quand on se déplace avec une poussette, par exemple, les escalators sont vite un problème», décrit Sarah Neumann, conseillère communale socialiste.
Pour débusquer les aménagements problématiques, une marche exploratoire a d’abord été organisée jeudi dans le centre de Lausanne. Ouverte principalement aux femmes, elle a permis à chacune de décrire les éléments problématiques. En lien avec le débat sur le harcèlement de rue, c’est souvent le sentiment d’insécurité qui est cité. Manon, participante à la marche, assure par exemple que, malgré ses 30 ans, elle évite certains quartiers la nuit. Dans un deuxième temps, quelques solutions simples pourraient être mises sur pied, comme un meilleur éclairage dans les endroits peu rassurants, des rampes pour poussettes sur les escaliers, des bancs plus accueillants ou encore des as La question de l’environnement urbain genré se pose dans de nombreuses villes romandes, comme à Yverdon et Fribourg. A Genève, ce sont les aménagements sportifs qui ont été analysés, car un terrain de foot est par exemple surtout prisé des garçons, rappelait «Migros Magazine» en mai. Outre-sarine, les marches participatives sont moins à la mode au profit de l’action institutionnelle, indique Cindy Freudenthaler, cheffe de projet au Büro für Mobilität, mandaté jeudi.
censeurs vitrés pour éviter le côté confiné et parfois inquiétant de la cage métallique.
«C’était important d’entendre l’avis des usagères, explique Florence Germond, municipale chargée de la Mobilité. Mais les améliorations profiteront aussi à d’autres catégories, comme les seniors, les enfants ou les personnes à mobilité réduite. Et, évidemment, aux hommes avec poussette. Nous voulions penser à l’universalité de la ville.»