La vieille accusation colle au candidat à l’adoption
VAUD Le SPJ a obtenu de pouvoir consulter le dossier d’une affaire sexuelle classée, entre un masseur et un patient.
Le Tribunal cantonal a accédé à la demande du Service de protection de la jeunesse (SPJ) et lui a donné accès au dossier d’un masseur, blanchi d’actes sexuels anciens. Si le SPJ se montre méfiant, c’est que cet homme de 56 ans souhaite accueillir deux requérants d’asile mineurs, sous tutelle de l’administration, en vue de les adopter. L’affaire remonte à octobre 2016. C’est le masseur qui avait alors porté plainte contre un client, F., pour calomnie, après avoir reçu de lui un SMS lui reprochant un comportement déplacé. Son accusateur, 38 ans, disait vivre dans la douleur. Il avait cependant proposé au masseur un arrangement pour garder le silence. Entendu comme prévenu en mars 2017, F. avait assuré avoir subi des actes sexuels à deux reprises lors d’un massage thérapeutique. Il avait, à son tour, déposé une plainte, avant de la retirer. L’affaire avait été classée.
Les graves accusations portées contre le quinquagénaire n’ont pas été prouvées et le doute lui a profité. Mais le SPJ a eu vent du cas alors qu’il évaluait la candidature du masseur pour accueillir des mineurs afghans. Ne voulant prendre aucun risque, il a souhaité consulter le dossier pénal. Le procureur y était favorable, mais le masseur s’y est opposé. «Ce sont des accusations infondées qui ne doivent pas être portées à la connaissance de tiers», a-t-il soutenu.
Le Tribunal cantonal a toutefois partagé le souci du SPJ: le bien des mineurs est prépondérant et le moindre doute n’est pas permis avant de confier des enfants à des inconnus.