Il avait menacé son ex-chef
LAUSANNE Un cadre des CFF viré pour des photos d’attentats avait menacé son supérieur. Il a été jugé dernièrement en catimini.
Il est fiché comme «terroriste potentiel». Son casier judiciaire est toutefois vierge. Abdel*, Franco-marocain domicilié à Annemasse (F), non loin de Genève, a donc pu travailler aux CFF sans être inquiété. L’ex-régie fédérale l’a pourtant viré en septembre 2017. Le transporteur a réalisé qu’il avait utilisé son natel d’entreprise pour transmettre des photos ou vidéos d’attentats terroristes. Le père de famille de 38 ans a contesté son licenciement aux Prud’hommes. Mais il a franchi une ligne rouge. Peu avant Noël 2017, le trentenaire a envoyé des messages à double sens à son chef.
Il y est question d’attentats et il conseille fortement au cadre des CFF de revenir sur sa décision avant 17 h, «sinon...».
Avertie, la police l’a interpellé le 23 décembre sur une aire d’autoroute de La Côte, alors qu’il allait faire ses courses de Noël en famille à l’outlet d’aubonne (VD).
Les mesures de sécurité lors de son discret procès en novembre dernier à Lausanne ont été exceptionnelles. Le prévenu, condamné à des jours-amende avec sursis par ordonnance pénale pour me- naces et délit manqué de contrainte, avait fait appel. «C’est un truc de fous. Je vais me réveiller. Je n’ai aucune connexion avec un groupe terroriste», a-t-il assuré devant le tribunal. Ça n’a pas suffi: il a
été condamné pour la seule tentative de contrainte à 60 jours-amende avec sursis et à 300 fr. d’amende. S’y ajoutent 4600fr. de dépens au plaignant et 2225 fr. de frais. Il a fait appel.
* Prénom d’emprunt