La révolution #Metoo a ébranlé la City de Londres
ROYAUME-UNI Le monde des affaires britannique traque le harcèlement sexuel et moral. Il vient de faire plusieurs exemples.
«Nous virerons les gens qui se comportent de façon inappropriée. Personne ne sera à l’abri», a prévenu le patron de Deloitte dans le «Financial Times», dimanche. La société a révélé avoir fait partir ces quatre dernières années une vingtaine de ses hauts cadres pour des faits de harcèlement, mais sans préciser toutefois les conditions de ces départs ni les faits exacts reprochés.
Dans la foulée, les trois autres cabinets d’audit du «Big Four», EY, KPMG et PWC, sont sortis du bois un par un, évoquant chacun le départ récent d’une demi-douzaine de cadres dans des affaires similaires. Et hier, Bloomberg a rapporté que le patron de l’activité de HSBC sur les marchés avait été contraint de quitter la banque, après avoir été accusé de «comportement inapproprié» avec une employée plus jeune dans le bar d’un hôtel de New York.
Au-delà de la finance, d’autres pans de l’économie font l’objet de révélations fracassantes. Le patron de l’enseigne de vêtements Ted Baker s’est mis en congé la semaine dernière après une série d’accusations de harcèlement. Il aurait imposé des «câlins», aurait massé des employées et pris certaines sur ses genoux.
Ce grand nettoyage intervient un peu plus d’un an après l’émergence de #Metoo, né en plein scandale sur les abus sexuels présumés du producteur américain Harvey Weinstein.