Solitude et 13e salaire, une aubaine pour les lupanars
GENÈVE La fréquentation des travailleuses du sexe explose à Noël. Les clients et les pratiques diffèrent aussi du reste de l’année.
La hausse est spectaculaire. «Entre le 22 et le 26 décembre, en gros, nous recevons quasi trois fois plus de clients par rapport à la moyenne», calcule Lisa, la patronne du salon Venusia à Genève. Son homologue de l’extasis, à Lausanne, confirme: «Les Fêtes sont un moment faste, appuie Michel. Les gens ont davantage d’argent à dépenser chez nous, avec leur 13e salaire ou les bonus de fin d’année.»
Ce n’est de loin pas la seule raison qui explique cet afflux. En cette période souvent vécue en famille, la solitude humaine ou affective joue un rôle majeur. Les nouveaux célibataires sont par exemple bien plus nombreux qu’à l’accoutumée, remarque
le milieu de la prostitution. «Ces hommes se sentent délaissés et ont besoin d’attention, décrit Lisa. Ils cherchent des sentiments plus qu’un acte sexuel.» La preuve? De 40 minutes généralement, les prestations s’étendent sur plus d’une heure. La parole et l’âme en vrac prennent le pas sur la chair. «Nous nous efforçons ainsi d’employer des jeunes femmes qui parlent très bien français.»
Durant ces jours et ces nuits particuliers pour les péripatéticiennes, le 25 décembre se démarque, à en croire la patronne du Venusia. «On affiche complet, le client change: il y a beaucoup d’hommes mariés qui fuient les obligations familiales. On en voit régulièrement venir avec leur chien, qu’ils laissent dans la voiture.» Pardon? «Ben oui, ils ont prétendu être allés promener leur toutou...»