Les frontaliers bénéficient de la préférence indigène
EMPLOI La préférence indigène, censée juguler le chômage suisse, profite aussi aux demandeurs d’emploi basés en France.
Un nouveau demandeur d’emploi frontalier en juillet, trois en août, 27 en septembre, 84 en octobre, 49 en novembre. Depuis l’entrée en vigueur de la préférence indigène, le 1er juillet, le nombre de permis G ou de Suisses résidant en France enregistrés au chômage a bondi. La préférence indigène, c’est l’obligation faite aux employeurs d’annoncer leurs postes vacants aux Offices régionaux de placement (ORP), et la possibilité pour les chômeurs de les consulter cinq jours avant leur publication officielle. A l’échelle suisse, même constat: 230 personnes se sont annoncées, trois fois plus que durant toute l’année 2017.
«Au lieu d’une priorité nationale, nous avons une priorité pour les étrangers», peste le président de L’UDC, Albert Rösti, dans «Blick». Il y voit un nouveau dévoiement de l’initiative «Contre l’immigration de masse», dont l’application fait grincer des dents: «C’est une catastrophe pour tous les Suisses de plus de 50 ans à la recherche d’un emploi.»
Porte-parole du Département de l’emploi du bout du lac, Laurent Paoliello précise que les frontaliers, qui doivent être inscrits à Pôle emploi – qui les indemnise – n’ont accès qu’à l’information, pas aux prestations. Et les employeurs, contrairement au dispositif genevois de préférence cantonale, n’ont aucune obligation de les recevoir.